Le monde du travail change, les lieux de travail évoluent et certaines entreprises l’ont bien compris. Pour vivre avec son temps, en compagnie des meilleurs collaborateurs, il faut offrir les conditions et la vision de travail les plus adaptées à son époque. Une démarche et une initiative qui placent ces entreprises du bon côté de l’Histoire et qui renforcent au passage leur marque employeur.
De Google qui généralise le télétravail avec son modèle « hybride » à Accor qui se découvre l’âme d’une grande plateforme de travailleurs nomades, la flexibilité, offerte aux salariés – et notamment du secteur de la tech – est le nouveau maître mot. Car si le retour au monde du travail se met doucement en place, le monde d’avant appartient désormais au passé. Avec un objectif : offrir la meilleure expérience de travail possible à ses équipes.
Bienvenue dans la culture du flex office, entendez-là le “bureau flexible”, et du remote first, à savoir “le télétravail par défaut”.
La crise sanitaire a fait émerger un axe humain fort pour les entreprises : les salariés cherchent à allier confort, autonomie et travail. « Il n’y aucun sens après l’épidémie que tout le monde revienne au bureau en mode taylorisme, un modèle qui ne correspond plus aux aspirations, affirme Arnaud Gien-Pawlicki, Head of Talent chez Spaycial, qui passe au flex office et au remote first le 1er septembre 2021. Le télétravail a toujours existé mais là il est devenu partie intégrante de notre fonctionnement. » Sans que cela ne pénalise l’efficacité de l’entreprise. Avec au final neuf entreprises sur dix qui offrent désormais à leurs employés la possibilité du télétravail (infographie ci-dessous).
(Source : FIGURES, Bench "Remote", avril 2021 sur 127 Start up/scale up)
Le "flex office" et cette liberté de pouvoir travailler où l’on veut, de chez soi, du bureau ou d’ailleurs, vont bien au-delà de la simple organisation de travail. “Quand tu deviens remote first, c’est une culture d’entreprise, explique Arnaud Gien-Pawlicki. Il faut désormais penser tout ce que tu implémentes pour le remote tout en ne faisant aucune discrimination dans l’organisation du travail que tes salariés soient en télétravail ou au bureau : c’est le plus gros challenge.” Spaycial entend ainsi ici sortir du clivage bureau – télétravail pour en faire une force, en tirant les avantages de l’un et de l’autre.
“Le vrai sujet a toujours été de savoir comment répondre collectivement
à nos objectifs de performance”
Alors de quelle force parle-t-on ? Pas des moindres, celle du recrutement et la fidélisation de ses salariés. « Une entreprise, notamment une startup en pleine accélération, qui n’est pas ouverte à cette flexibilité, aura des problèmes à attirer de bons profils, assure le Head of Talent. Nous avons un vrai besoin de qualité de vie au travail pour nous ouvrir le marché des talents. La vraie modernité c’est d’apporter la flexibilité au collaborateur pour qu’il adapte son organisation de travail en fonction de son cycle de vie. Le vrai sujet a toujours été de savoir comment répondre collectivement à nos objectifs de performance dans un environnement où la vitesse d'exécution est clé, en accompagnant chacun à se dépasser et à devenir meilleur ensemble».
Par ailleurs, Spaycial vient de recruter son premier salarié résidant au Royaume-Uni, en 100 % télétravail, un commercial. Il est Français, avait le meilleur profil et dès lors peu importe où il se trouve. “Et ça ouvre même une piste d’équipe locale”, ajoute le DRH.
Mais Rome ne s’est pas construite en un jour et toute entreprise ne peut pas passer au flex office et au remote first en un claquement de doigt. “Nous avons d’abord été remote friendly, avec des limites comme le télétravail autorisé uniquement le mardi et le jeudi avant que le Covid-19 devienne un accélérateur de transformation. De fin mars 2020 à ce jour nous avons testé différentes formules avant de trouver celle qui nous correspondait le mieux en mai dernier”, rappelle Arnaud Gien-Pawlicki.
Il faut “passer sa crise d’ado” s’en amuse-t-il, en notant les challenges pour passer d’une “culture 100% orale à une culture écrite”, dans un contexte de fin de la vie de bureau et de la machine à café, où la connaissance est ainsi moins partagée. D’autant que Spaycial a doublé ses effectifs durant cette année si particulière, rendant ce challenge encore plus exigeant. “Pour les nouveaux collaborateurs, il faut construire des moments informels qui sont clés pour nous connaître, car nous restons des animaux sociaux en recherche d'interactions régulières pour bâtir le socle d'une meilleure collaboration et de la confiance. Ces moments sont présents chez Spaycial, comme notre café virtuel”, raconte Madior Dieng, Head of Data & Engineering.
“La culture de l'écrit doit s'enraciner, nous avons besoin de savoir où nous en sommes, ce qui se passe, les points bloquants. Cette transparence renforcée et cette agilité offerte par cette culture est finalement un accélérateur car tout le monde sait où nous en sommes”, insiste Madior Dieng.
Du remote first naît finalement un meilleur fonctionnement interne : de la création de rituels réguliers de feedback entre managers et collaborateurs sur la performance, à la structuration de l’écrit autour de plateformes (Notion et Slack chez Spaycial) qui peuvent s’interfacer avec d’autres outils (l’application Café pour la planification, Everping pour l’automatisation de l’onboarding IT par exemple, suivie d’une livraison de matériel au domicile du salarié avec Fleet) où « tout ce qui n’y est pas formalisé n’existe pas », et où chacun devient responsable de ses contenus. Une étape clé à ne pas négliger quand on sait qu’en France, 48 % des managers disent qu'ils n’ont pas les outils adaptés pour mesurer la réussite de leurs équipes qui télétravaillent (étude Zendesk, Mai 2021).
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Les salariés peuvent basculer d’une formule à l’autre 2 fois par an.